Homélie de la fête de l’Epiphanie
Abbé Jean Compazieu | 31 décembre 2011L’appel au Salut est universel
Textes bibliques : Lire
Cette fête de l’Epiphanie fait naître en nos cœurs une très grande joie. L’Evangile nous raconte l’histoire des mages. Ils ont découvert une étoile qui leur annonçait la naissance d’un nouveau roi. Ils ont tout quitté pour aller à sa rencontre. Ils se sont mis en route et se sont prosternés devant lui. Ces mages sont les premiers païens qui viennent adorer le Fils de Dieu. C’est déjà une annonce de ce qui se passera après la résurrection de Jésus. La lumière qui brille dans la nuit de Bethléem rayonnera jusqu’aux extrémités de la terre. D’ailleurs, Jésus lui-même dira un jour : “Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres.”
Ce qu’il nous faut bien comprendre c’est que Dieu fait le premier pas. Dans l’histoire des mages c’est lui qui a bougé le premier en donnant le signe de l’étoile. “C’est d’abord Dieu qui cherche l’homme, avant même que l’homme fasse le premier pas.” (Mgr Rouet) Les mages ont donc répondu à un appel intérieur puissant. Ils se sont mis en route pour comprendre ce que signifie cette nouvelle étoile. Dieu utilise des signes pour appeler. Et s’il agit ainsi c’est parce qu’il nous a aimés le premier. Il s’offre à tous les hommes. Il est comme un mendiant en quête de l’amour des hommes. Il veut avoir besoin d’eux.
La fête de l’Epiphanie nous rappelle donc que Dieu appelle tous les hommes. A travers les mages qui viennent à son berceau, c’est tous les peuples du monde entier qui sont invités. L’Ancien Testament nous avait montré que Dieu s’était engagé envers un peuple précis, le peuple d’Israël. Mais ce n’était pas pour négliger les autres. Les étrangers on aussi toute leur place dans son cœur. Il veut que tous soient reconnus comme des frères. C’est la mission que Jésus confie à ses apôtres au jour de l’Ascension : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.” (Marc 16. 15)
Dès lors, nous comprenons bien que le racisme contre les étrangers est absolument contraire à l’Evangile. On ne peut pas en même temps leur annoncer la bonne nouvelle et les rejeter. Tous les hommes, y compris les plus grands pécheurs peuvent trouver leur place dans la caravane des mages. Et c’est à toute l’Eglise que le prophète s’adresse quand il dit : “Debout Peuple de Dieu, car elle est venue ta Lumière.” Notre mission, c’est d’en être les témoins par toute notre vie. Cet évangile est porteur d’une bonne nouvelle pour tous les peuples de la terre.
En ce dimanche de l’Epiphanie, Dieu nous fait signe. Il nous appelle tous à lui. Ceux qui habitent sur le passage des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle sont très impressionnés par le nombre de marcheurs. On y rencontre des gens de tous bords. Ils se sont mis en route, parfois sur une intuition très fragile. La foi ne vient pas au bout de raisonnements intellectuels. Elle est ouverture à l’imprévu. Un jour, Jésus a dit : “Je suis le chemin” ; cela signifie que notre vie est un voyage. Nous sommes en marche vers le Père ; et le Seigneur est là pour nous guider par sa Parole. Son Eucharistie nous est offerte pour refaire nos forces.
Le problème c’est que nous sommes souvent comme les gens de Jérusalem qui ne sont pas venus à la crèche. La Lumière brille toujours, mais on ne la regarde pas. Au lieu de s’ouvrir à Dieu est aux autres, “on se protège, on s’enferme ; c’est le signe d’un monde clos, c’est catastrophique” (Mgr Rouet). Ce danger de l’enfermement nous guette tous. La fête de l’Epiphanie est là pour nous inviter à sortir, à aller vers les autres et vers le Seigneur. Dans l’évangile de ce jour, nous voyons des païens, qui cherchent Dieu, qui se mettent en marche et qui vont aller jusqu’au bout de leur quête pour se prosterner devant un enfant pour l’adorer comme le fils de Dieu.
Comme chaque année, nous célébrons cette fête de l’Epiphanie en communion avec l’Eglise universelle. En ce dimanche notre prière et notre solidarité chrétienne sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Avec la crise économique mondiale, les guerres, la famine, les persécutions, certaines Eglises de ce continent sont dans une situation critique. Plus que jamais, elles ont besoin du soutien fraternel des catholiques de France et d’Europe. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ. La mission est désormais réciproque. Il y a 150 ans, les missionnaires partaient d’Europe pour évangéliser l’Afrique. Aujourd’hui les Eglises africaines nous envoient des prêtres, des religieux et des religieuses ; encore faut-il qu’elles-mêmes puissent continuer à grandir.
En ce jour, nous sommes tous invités à prier en communion avec toutes les communautés chrétiennes de tous les continents. Nous ne devons pas oublier qu’en 2000 ans de christianisme, ils sont nombreux les étrangers qui ont nourri notre foi. L’Épiphanie nous invite à approfondir notre foi en Jésus Roi. Il est source de rencontre, de paix et de réconciliation entre les hommes et les femmes les plus lointains de la terre. C’est avec lui que nous pourrons faire de cette nouvelle année une bonne année.
En ce jour, nous te prions, Seigneur : “Lumière des hommes, nous marchons vers toi. Fils de Dieu, tu nous sauveras” (G 128-2 bis)
Sources : Bible de la Liturgie, revues liturgiques (Signes et Feu Nouveau), Lectures Bibliques des dimanches année B (Albert Vanhoye), l’Evangile au Présent, (Denis Sonet), journaux de la semaine
oui c’est cela,c’est comme quand on va en pelerinage,se poser loin de ses racines,prendre le temps de se dire
quel est le plus important dans la vie
sa famille bien sur
mais avoir un geste de solidarité envers ceux qui sont au bord du chemin
je viens d’une famille d’ouvrier et je sais ce qu’est le manque
dieu se promene incognito
souvent sous les traits de l’etranger du malade du faible et du pauvre
il n’est ni dans les belles demeures ni dans le coffre des banques
l’or y est froid aussi dur qu”un coeur sec
la solidarité est une graine qui se plante
merci pour l’envoi de vos homélies qui sont une aide précieuse
je vous adresse tous mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année
L’épiphanie : une manifestation cosmique
Ils viennent d’un pays lointain, guidés par l’étoile, les mages.
Ils sont des savants, loin de la religion juive, ces sages.
Ils viennent du monde païen, remplis de confiance.
Ils sont rois, ces astrologues et hommes de science.
Arrivés à Jérusalem, ils s’enquièrent près d’Hérode, le roi,
Voulant savoir où est né l’enfant messie-roi.
Leur cœur, plein de largesse est grand ouvert.
Ils viennent adorer l’enfant, au monde offert.
Hérode voit en Jésus un rival, bien à tort…
Il nourrit le projet de le mettre l’enfant Jésus à mort.
Hérode, un homme emprisonné dans un désir de pouvoir pervers ;
Il veut régner en maître, voit en Jésus un adversaire.
Les mages, des hommes au cœur simple, en marche, en recherche.
Sans à priori, ils le sont dans leur démarche.
Ils sont ouverts à la nouveauté d’une naissance,
Loin d’être enfermés dans leur culture et leurs connaissances.
Légende, cette histoire ou vérité enrubannée ?
Texte mythique avec détails entrelacés ?
Quelle vérité au-delà des mythes ?
Dans la foi, allons au-delà de la critique.
Un message livré
La venue de Jésus n’a pas de frontière.
Dieu vient pour tous les hommes de notre terre.
En Jésus, l’Amour de Dieu est illimité.
Il s’offre à toute l’humanité.
Le mystère du salut est offert à chacun,
Mystère récapitulé dans la faiblesse d’un bambin.
QUE LE CHRIST SOIT « MANIFESTE »
Haut lieu de civilisation avec ses antiques métropoles (Babylone, Ninive, Ur…), la Mésopotamie (la région « entre les deux fleuves », le Tigre et l’Euphrate) était célèbre pour les découvertes de ses « mages » qui, du haut des tours des ziggurats, étudiaient le ciel. Déjà ils avaient remarqué l’influence de la lune sur les marées, ils savaient prévoir les éclipses et même, dit-on, l’un d’eux avait affirmé que, contrairement aux apparences, c’était la terre qui tournait autour du soleil. D’autre part les étoiles innombrables dessinaient les étranges figures du zodiaque si bien que l’on pouvait tenter de percevoir les messages des dieux, prévoir l’avenir, discerner les jours fastes ou maléfiques. Les mages n’étaient donc pas « des rois » mais les savants de l’époque, ensemble astronomes et astrologues.
Des siècles ont passé mais l’univers fascine encore et même bien davantage. Les télescopes s’enfoncent dans les espaces indéfinis, percent les secrets de la matière, remontent jusqu’au tout début de l’univers. Et d’un autre côté, l’astrologie prospère et l’homme moderne continue à s’intéresser à son horoscope ! Ainsi tandis que l’astronome nous précise l’âge de l’univers (13 milliards 700 millions d’années, aux dernières nouvelles !), la voyante nous dévoile l’avenir pour 2012 et l’adepte de la secte apocalyptique nous annonce des catastrophes !
Le cosmos signifie-t-il quelque chose ? Chante-t-il la Gloire de Dieu, comme dit le psaume 19 ? Ou n’est-il qu’un immense espace où l’humanité est apparue par hasard, navigue sans boussole, avant de disparaître sans raison ? N’est-il qu’un LIVRE éternellement clos, indéchiffrable ?
« Ce qu’il y a dans le monde d’éternellement incompréhensible,
c’est qu’il soit compréhensible »
ALBERT EINSTEIN
RETOUR A L’HISTOIRE : DIEU SE MANIFESTE
Il arrive, nous raconte aujourd’hui saint Matthieu, que des hommes quittent la « magie » des cieux pour s’intéresser à l’histoire dramatique des hommes. L’espace là-haut les renvoie au temps ici bas. Eux qui vivaient le nez dans les étoiles penchent la tête sur l’aventure de leur planète. Ils voient leurs frères humains en quête de paix et toujours en état de guerre ; ils entendent l’appel déchirant de la mère portant son enfant assassiné : « Pourquoi ? » ; ils partagent l’interrogation des philosophes : « Pourquoi y a –t-il un monde plutôt que rien ? » ; ils voudraient trouver non seulement des moyens mais des raisons de vivre ; et quelques notes de Mozart mouillent leurs regards.
Et voilà que l’on présente aux voyageurs, aux chercheurs, un autre LIVRE, la Bible. Elle leur raconte l’histoire d’un petit peuple, Israël, avec ses lamentables faiblesses, ses ambitions ratées, ses mensonges. Mais surtout elle leur révèle que les astres n’ont rien de divin, qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui a créé le monde et que la réussite de l’humanité – son salut – dépend de « l’étoile de David », un certain Jésus (son nom signifie justement « sauveur »). Et ce Roi n’est pas à chercher dans le palais fastueux d’une capitale, dans l’espace sacré d’un sanctuaire mais dans un petit village qui s’appelle « maison-du-Pain »(Bethléem).
Et en effet, après avoir cherché les traces de la divinité dans les profondeurs cosmiques, après des années de recherches et de calculs savants, les mages découvrent une famille populaire, un jeune couple avec son nouveau-né. Serait-ce donc lui, la clef du mystère que nous cherchions dans le cosmos ?
LA DECOUVERTE DU CENTRE DU MONDE
En précisant les cadeaux offerts par les voyageurs, Matthieu n’ajoute pas des détails anecdotiques : ces présents traduisent l’identité de cet enfant, ils MANIFESTENT qui il est. Ils sont comme « le credo » des mages.
L’OR, seul digne d’un Souverain, est le signe de la puissance qu’il ne faut plus adorer et accumuler mais partager avec les plus pauvres. Le psaume 72 annonçait que le futur Messie serait fils de Roi, qu’il aurait souci des pauvres et des humbles, et que les rois des nations lui apporteraient leurs présents (72, 10), et notamment de l’or (72, 10-18).
L’ENCENS est le parfum que l’on jetait sur les braises brûlantes pour que la fumée exprime le culte (Nombres 17, 5) ; et le fidèle comparait sa prière à un encens qui monte devant Dieu (Ps 141, 2)
La MYRRHE était un délicieux parfum, symbole d’un amour passionné (Cantique des cantiques 5, 5) ; elle parfumait l’huile destinée à oindre les objets du temple et à consacrer les prêtres (Exode 30, 23-29) ; elle était aussi un aromate pour embaumer les corps (Jean 19, 39)
Donc ces trois éléments traduisent la foi nouvelle : ce « petit Jésus » est bien le Messie royal, le Christ prêtre, le Fils à adorer, qui mourra par amour et qui reprendra vie, celui qui conjoint l’humanité dans le culte véritable.
Mieux encore, la scène de l’adoration des mages inaugure la réalisation d’une antique prophétie. En effet, au 6ème siècle avant notre ère, Jérusalem avait été détruite par les armées de Nabuchodonosor, le temple incendié, le roi et la population déportés. Certes, après 50 ans, les rescapés avaient pu rentrer mais dans un état déplorable de misère et soumis à un autre Empire. L’épreuve contre la foi était terrible. C’est alors qu’un prophète adressa à Jérusalem un message d’une folle espérance – et c’est la 1ère lecture de ce jour :
« Debout, Jérusalem ! Resplendis car ta Lumière vient. La gloire du Seigneur Dieu se lève sur toi.
Les nations vont marcher vers ta lumière.
Regarde les alentours et vois : tous ils se rassemblent et viennent vers toi.
Alors tu seras rayonnante, ton cœur se dilatera.
Un afflux de chameaux te couvrira ; les gens de Saba viendront, apportant de l’or et de l’encens.
Oui je rendrai splendide la Maison de ma Splendeur….. » (Isaïe 60)
C’est ce texte qui a inspiré les représentations fastueuses de l’adoration des « Rois Mages » (couronnes, atours de luxe, soldats, chameaux, …). Mais l’essentiel est le déplacement opéré par Luc : Jérusalem, son roi, son temple, ses scribes n’ont pas reconnu Jésus tandis que voici des païens qui viennent vers lui et l’adorent dans la faiblesse et la pauvreté de Bethléem.
La fière capitale rêvait d’un avenir glorieux, de pèlerinages internationaux convergeant vers elle, devenue centre du monde…Mais la véritable Lumière repose sur le Messie pauvre et silencieux : c’est Lui qui va devenir l’étoile (« la star ») authentique qui guide les êtres humains vers la vérité.
Dorénavant « la Ville Lumière » ne sera plus un lieu sur la carte mais une communauté : le peuple issu de toutes les nations, de toutes les cultures, souillé de tous les péchés du monde mais se regroupant autour de Jésus et chantant sa miséricorde en partageant son Pain.
La foi universelle est l’EPIPHANIE d’aujourd’hui.
LA FOI SE MANIFESTE
« Et les mages regagnèrent leur pays par un autre chemin ».
Car la manifestation du Christ ne laisse pas indemne : elle induit à nous questionner sur notre manière de vivre et à inventer un autre comportement. Certes les mages retrouveront leur pays, leurs familles, leurs métiers. Mais en ayant découvert Dieu au cœur du monde, à leur tour ils auront à MANIFESTER, à travers leur existence quotidienne et leur profession, les valeurs que la crèche proclamait en silence.
Ainsi ils inciteront les autres à chercher eux aussi la vérité, à se mettre en route, à lire en alternance LE LIVRE DE LA NATURE et LE LIVRE DE L’HISTOIRE, le cosmos et la Bible.
Frère Raphaël D
Epiphanie 2012 – 8 Janvier
Le temps de Noël et du Nouvel An se signale toujours comme un temps de rencontres, familiales, amicales, et autres. C’est le temps des cadeaux offerts surtout aux enfants mais aussi entre adultes. En portant un regard plus profond que les cadeaux, dont certains peuvent relever de mauvaises passions, apprécions surtout ce dont ils sont le signe dans les visites vécues : l’affection, l’amitié, l’amour.
C’est dans ces dernières manifestations qu’aujourd’hui l’Eglise nous rapporte la visite faite à Bethléem, à l’Enfant-Dieu du nom de Jésus (Evangile Matthieu 2, 1-12). Noël nous a décrit sa naissance dans une crèche où, en premier, sont venus l’adorer des bergers de la région qui l’ont découvert couché dans une mangeoire. C’est dans une maison qu’en second lieu, des mages venus d’Orient, renseignés, illuminés par une étoile, se présentent à Jérusalem. Où est le roi des juifs qui vient de naître? … nous sommes venus nous prosterner devant lui ». L’interrogation est posée, comme naturellement, au roi du lieu, Hérode.
Ce dernier s’inquiète. Dans l’ignorance il questionne les responsables religieux juifs. Ils répondent par une indication fournie par un prophète : Bethléem, « de toi sortira un chef qui sera le berger d’Israël mon peuple ». Ce renseignement transmis aux mages Hérode ne trouve rien de mieux que leur demander de s’informer avec précisions sur l’enfant et « avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui ».
En marche alors pour Bethléem les mages « avec une très grande joie » retrouvent l’étoile les guidant au lieu où réside « l’enfant avec Marie sa mère ». Prosternation, offrande de cadeaux : or, encens et myrrhe puis retour au pays « par un autre chemin », « avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode ».
Nous savons, hélas, combien, vexé, ce dernier en arrivera à faire tuer tous les enfants jusqu’à 2 ans de Bethléem et de la région, saints innocents. Aujourd’hui, tout en portant une attention spéciale sur ceux et celles qui n’ont point de visites, c’est sur les mages que nous portons notre regard. Ils ne sont pas des rois comme habituellement nommés. Ils seront plutôt des astronomes, chercheurs sur le monde des étoiles. Ils ne sont pas juifs mais représentent des étrangers, en quête aussi de Dieu, conscients de son existence comme créateur de l’univers. Avec Jésus le Dieu des juifs se révèle, même nommé différemment, comme le Dieu unique du monde entier. Dans cet aperçu la liturgie nous instruit pour notre conduite de vie.
En seconde lecture l’apôtre St Paul donne référence d’une grâce reçue de Dieu et qu’il proclame : le mystère du Christ. Ce mystère ? : « les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » Jésus, face aux juifs méprisant les païens, est venu réconcilier tous les hommes pour ne faire plus qu’un seul peuple à sauver.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) renforce cette vue universelle en la présentant comme un avenir lumineux manifesté avec le retour du Christ. « Debout Jérusalem (cité de Dieu) la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » ; « les nations marcheront vers ta lumière » ; « tu seras radieuse » ; « afflueront vers toi les richesses des nations » (richesses spirituelles de l’amour) ; des gens viendront « apportant or et encens et proclamant les louanges du Seigneur » (présentement les célébrations liturgiques, en particulier avec l’Eucharistie)
« En ces jours là fleurira la justice » ; « grande paix » ; « tous les pays le serviront » ; « il aura souci du faible et du pauvre ». L’accueil divin n’est pas seulement entre nations diverses. Il comprend toutes les conditions humaines de la société avec un penchant plus spécial vers les plus faibles, les plus démunis, les pauvres, les souffrants. Le « fils du roi » c’est Jésus !
Pourquoi ne pas lui ouvrir largement notre cœur ? Individuellement, comme en communautés, religieuse, familiale, nationale et internationale : le règne de la paix et de l’amour est alors vécu pour le bonheur humain. A construire la civilisation de l’amour !
Prions Marie, Mère de Dieu, de nous aider à gravir le chemin qui avec Jésus, dans l’Esprit d’amour, mène au Père. Il peut comporter des chutes. La possibilité de ressusciter existe !
Solennité de l’Épiphanie
Ces mages, qui étaient-ils ? Ils étaient vraisemblablement à l’origine une tribu mède (nord de l’Iran actuel). Ils constituaient depuis des siècles une caste distincte qui remplissait des fonctions sacerdotales, interprétaient les songes, pratiquaient la divination, mesuraient le temps, afin de déterminer les saisons et de fixer la date des fêtes lunaires. Pour ce faire, ils se livraient à une étude approfondie des phénomènes célestes, ce qui fit d’eux les inventeurs de l’astronomie. Mais il faut noter que dans toute la Bible , les mages sont perçus très négativement. Le seul passage où l’on trouve de « bons » mages, c’est celui que nous venons d’entendre.
Le grand message que l’évangéliste veut nous y communiquer c’est que si même des mages se sont mis en route pour être les premiers témoins de la naissance de Jésus, cela entraîne que ce sont tous les hommes de toutes les nations qui sont invités à se mettre à la recherche de Dieu. Pour Luc donc, les premiers adorateurs ce sont les petits, les bergers méprisés à l’époque dans le peuple juif. Pour Matthieu, ce sont les prêtres d’une religion rivale, le Mazdéisme, donc des gens pas trop bien vus. Jésus est le Sauveur, et des Juifs, et de toutes les nations sans exception.
A vrai dire, c’est toujours Dieu qui, le premier, cherche l’homme ! C’est bien là le sens de l’étoile des mages : c’est Dieu qui prend l’initiative.
Mais n’est-il pas le celui dont on s’occupe quand on n’a rien d’autre à faire Celui qu’on a toujours de bonnes raisons d’ oublier : parce qu’il ne répond pas instantanément à nos prières, parce que les croyants ne sont pas meilleurs que les autres, parce qu’il y a trop de souffrance dans le monde… sans négliger ceux qui ont une connaissance intellectuelle des Ecritures (les prêtres et les scribes consultés par Hérode), mais ne se mettent pas en route.
Les mages nous apprennent donc trois choses. D’abord, à rechercher. Ils nous disent que Dieu est en avant : nous sommes destinés à être des explorateurs de Dieu : la vraie fidélité est c’est d’aller de l’avant. Ensuite, le goût du risque. Quand on se met à chercher, il est toujours possible de se tromper. Mais nous sommes sûrs que Dieu nous accompagne dans nos recherches et même dans nos égarements. Ils nous montrent enfin que Dieu n’est jamais là où on pense qu’il devrait être. Ils s’imaginaient le trouver dans une capitale au Temple prestigieux, mais ils sont conduits vers une maison d’une bourgade obscure. Offrons, avec eux, nous aussi, l’or, l’encens et la myrrhe.
L’or évoque tout ce qui relève de notre vie économique. Nous pouvons lui demander, pour chacun de nous, une existence plus équilibrée et sûre. Mais aussi, demandons-lui la force d’ agir pour que les biens soient plus équitablement répartis, car tant de gens manquent du nécessaire.
L’encens est le signe de la prière : ça sent bon et ça monte vers Dieu. Souhaitons-nous pour chacun une vraie vie de prière et une relation confiante et simple avec Dieu.
La myrrhe , qui servait à embaumer les corps, nous invite ne pas laisser seuls ceux qui connaîtront cette année l’épreuve de la souffrance et de la mort, mais que l’espérance reste la plus forte. Oui, au début de l’année nouvelle, plutôt que d’ajouter une année à notre vie, ajoutons de la vie à cette année en y accueillant davantage Dieu et nos frères.
Les homélies sur kerit.be
Une fois que j’étais à Lyon et que je devais téléphoner à Henri (je n’ai pas de portable), j’ai demandé à une jeune beure si elle pouvait me prêter son téléphone. Elle a accepté fort gentiment et n’a pas accepté l’euro que je voulais lui donner. Elle m’a juste dit : ” il faut se rendre service”. J’étais très heureuse.
Mais, il faut avouer qu’à Lyon du moins, les beurs et les français ne se mélangent pas. Il y a autant de racisme DES DEUX COTES.
Je mentirai en disant que je ne suis pas raciste mais j’avoue que je ne regarde pas les beurs dans les yeux car alors ils se braquent et se sentent insultés.
Je reconnais qu’ils mènent une vie très difficile : ils ne sont jamais embauchés, et n’ont d’autre choix que de mener des vies à la limite de la légalité.
Que faire alors ? Le dialogue me semble impossible.
Christiane
Félicitations pour les différentes pistes d’homélies, ou homélies… Je reste cependant sur ma fin au sujet des” Mages”. Ces orientaux, sont-ils vraiment “Rois”? A mon avis, c’est NON.
Ce sont des astronomes, des astrologues, des chercheurs, des savants, des paîens… des gens qui savent se déranger.. des gens qui osent suivre une étoile parmi des myriades d’étoiles..
Jes mages aujourd’hui sont ceux qui savent quitter leurs pantoufles et sortir de leur confort pour chercher le Christ…
C’est vrai que j’ai souvent dit cela. Mais j’ai lu ailleurs que leur rencontre avec Jésus a fait d’eux des rois. Il en est de même pour nous au jour de notre baptême “Prêtres, prophètes et rois”
Je viens également de lire sur le site de la conférence des évêques de France : “On aura tous la fève”